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Les limites du langage

Tout commence lorsque le philosophe affirme qu’il existe deux façons de définir une chose. La première, est d’en donner une définition, mais dans ce cas on explique un mot en utilisant d’autres mots. Cela implique qu’il faudra ensuite définir ces termes utilisés pour définir le premier. Nous entrons alors dans une boucle infinie. La seconde manière de définir consiste à désigner l’objet correspondant au mot. Malheureusement cela ne peut s’appliquer qu’à très peu de mots en réalité. Imaginez définir le mot « ainsi » ou bien « comme » en les pointant du doigt. Nous sommes d’accord, ce n’est tout simplement pas possible.

Le langage c’est la façon dont on exprime nos pensées pour communiquer entre nous. Pour Wittgenstein le langage permet de traduire des faits, il parle de forme logique du langage. Pour bien comprendre de quoi il s’agit, prenons l’exemple du meurtre comme le fait le philosophe dans l’une de ses œuvres. Si l’on décrit un meurtre avec des faits, alors nous donnerons le nom de la victime, la date de l’événement et l’arme utilisée. Cela suscitera sûrement chez nous une forme de colère et nous pourrions décrire la tristesse éprouvée par les proches de la victime. Néanmoins nous ne pourrons pas dire qu’il s’agit d’un acte immoral. Ce meurtre « sera exactement au même niveau que n’importe quel autre événement comme la chute d’une pierre » nous explique le philosophe. Puisque tout ce qui n’est pas d’ordre de fait ne peut être dit et c’est le cas de l’éthique.

L’indicible

Wittgenstein classe dans la catégorie de l’indicible toutes ces choses qui ne peuvent être dites puisque les mots ne sont pas assez puissants pour les décrire. Or l’indicible est la base de notre langage, il contient toutes les informations qui permettent de construire un contexte à nos énoncés et qui leur donnent un sens. Pour compléter cette réflexion, Wittgenstein explique que nous n’apprenons pas le sens des mots par leur concept mais grâce à la signification qu’on leur donne en les plaçant dans un contexte. Pour évoquer cela, il parle de jeux de langage, au pluriel, puisque selon le contexte tout peut changer. Alors attention, un langage muet répond également à cette règle, il s’agit simplement d’un langage sans mots qui peut être traduit et décrit avec d’autres jeux de langage. Wittgenstein explique les jeux de langage comme « les formes de langage par lesquelles un enfant commence à utiliser les mots » cela correspond à des situations du quotidien : décrire un événement, raconter une blague, poser des questions, etc.

Évidemment en philosophie la question des limites du langage est en discussion et Wittgenstein n’est pas le seul à l’étudier. En effet Pierre Hadot, philosophe, historien et philologue, affirme que la théorie des jeux de langage permet d’effacer l’indicible. « Si certaines choses ne peuvent pas se dire relativement à tel jeu de langage, il est toujours possible de les dire au moyen d’un autre, sinon il n’y a rien qui corresponde à ces choses. »

Wittgenstein conclut de toute cette histoire que les problèmes philosophiques proviennent d’une incompréhension de la logique de notre langage et que de ce fait, tous ces problèmes sont désormais résolus. Le philosophe décide alors d’arrêter ses recherches dans ce domaine. Il disparaît pendant près de 10 ans puis revient en reniant totalement son œuvre en critiquant les principes qu’elle évoque et propose une nouvelle manière d’appréhender le langage.

Lina GREFFET