La petite évasion
Dans ma petite chambre étudiante, une fenêtre, peu d’objets, et beaucoup de travail. Mes doigts s’activent sur les touches du clavier, toujours la même sensation. En ville, dans les magasins ou les transports, je n’ose plus toucher ni m’approcher des autres, je réfléchis, je calcule pour limiter les contacts. Coincée entre un chez soi peu chaleureux et un dehors qui l’est tout aussi peu, un de mes refuges, ce sont ces balades dans la forêt. Une heure dans un cocon de nature, une échappatoire éphémère où je m’autorise à toucher, à m’arrêter pour regarder et parfois même, observer les plantes qui grandissent de balade en balade. Une heure le plus loin possible dans la forêt, le plus près possible des sensations. Je m’arrête pour écouter les bruits, toucher un tronc d’arbre, un roseau à plume ou encore la rosée du matin, et ainsi me rapprocher un peu du monde d’avant. Pendant cette période, toutes les sensations de l’extérieur se trouvent exacerbées dans ces espaces où je me permets de toucher sans compter.
Coline DABESTANI
Crédits photos : Coline DABESTANI