Lucile : avant de disparaître

Avant de disparaître

Je me souviens de ses doigts effleurant mon corps, de sa force, de sa tendresse. Il y avait mes amies qui me serraient contre leurs cœurs. Il y avait de la musique, de l’intensité, du mouvement. La ville résonnait au rythme des passant·es. Dans le calme ou dans l’effervescence, les êtres cohabitaient, se croisaient, se regardaient.

L’air d’automne n’a jamais été aussi froid. De l’intérieur, dehors est inaccessible. Le vide nous entoure. Tout cela est-il bien réel ? Avancer ne ressemble plus à rien. Le chemin est sombre et son issue est floue. Je vois les autres continuer elleux-aussi, seul·es. Où allons-nous ?

Il ne reste plus grand-chose. Quelques arbres derrière la vitre, des rires à travers l’écran. Des fragments de ce qui était. Le trouble de ce qui sera. La nostalgie. Le manque. Mes sensations sont devenues fades, mes émotions distantes. Mon corps s’épuise et crie en même temps. C’est l’absence de vie qui explose.

Hors du monde, je m’enferme peu à peu. Pourtant, l’espoir est dehors. Je veux sortir.

  • Vue du dessus. Mes pieds au bord de la porte fenêtre, à l'intérieur, prêts à sortir, immobiles.

Lucile LANDAIS

Crédits photos : Lucile LANDAIS

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